De l'argentique au numérique, 2006
« Notre présent actuel, sera le passé de demain, l’image de demain est déjà contenue quoique nous n’arrivions pas à la saisir…Le possible aura été là de tout temps, fantôme qui attend son heure… » Bergson
La durée palimpseste
Mes photographies qu’elles soient réalisées en argentique ou en numérique, arrivent dans le temps d’un processus. Celui-ci est un double mouvement : aller vers la profondeur de la matière photographiée et en faire revenir des éclats pour créer des formes ouvertes, poreuses à la lumière.
Les logiciels de retouche sont le prolongement de la chimie argentique ; comme elle, ils sont les outils de la déconstruction afin de mettre le médium photographique à distance et ainsi le questionner.
Je travaille la matière visuelle comme Godard l’a fait pour la matière sonore de ses films, par feuilletage et hybridation.
L’image devient cette surface qui ne cesse de se déplier et par le mouvement elle tente d’avoir accès au devenir des formes et non seulement à leur représentation.
Les différents éclats contenaient en germe cette image-palimpseste reconstruite dans l’après coup.
B.Tintaud, 2006